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SERGE REGGIANI : Olympia 83

  • Photo du rédacteur: Tonton Touane
    Tonton Touane
  • 14 août 2020
  • 2 min de lecture

(ma porte d'entrée sur la chanson qui raconte des histoires)


C'est un comédien qui m'a donné le virus de la chanson. Serge Reggiani n'était pas le meilleur chanteur, mais un interprète de premier ordre, puisque le bonhomme est habitué à enfiler des costumes depuis son plus jeune âge. Sa voix, son timbre, même sa gestuelle changent d'un tour à l'autre. Et les mots des grands auteurs résonnent dans son coffre de telle manière que j'ai pensé, tout gamin, qu'il avait écrit tout ce qu'il jouait sur scène. S'étant fait un nom au théâtre (après avoir suivi les cours de Léon Smet, oui oui, le père de notre Jean-Philippe national), il tourne dans plusieurs films pour Roger Vitrac, Jean Cocteau, Jean Pierre Melville, Henri-Georges Clouzot ou encore Claude Lelouch. Puis, à 42 ans, se met à la chanson pour de bon, en saupoudrant sa (longue) carrière d'albums et de films, de pièces et de lectures.

En 1983, il se produit plusieurs soir à l'Olympia, à Paris, et l'album se retrouvera dans mes petites mains d'enfant lors d'un Noël, ou d'un anniversaire de l'un de mes parents... le cadeau ne m'était point destiné, bien évidemment, mais j'ai écouté ce disque comme si c'était le mien. Je me suis approprié ces mots et cette orchestration jusqu'à en connaître les moindres inflexions.

J'ai récemment siffloté, fredonné des airs entendus sur ce disque et je me suis rendu compte que déclamer un texte sur une musique est une magnifique porte d'entrée vers les deux mondes : la musique et le théâtre.


En quatorze morceaux, Reggiani balaye le spectre des grands auteurs, d' Apollinaire (Sous le pont Mirabeau) à Moustaki (Ma liberté, Madame Nostalgie), en passant par Francis Blanche et Dabadie, dont la version de l'Italien reste pour moi un monument de la chanson, aux côtés de Ces gens-là de Brel ou le Bravo pour le clown de Piaf... et c'est là que j'me dis que les chansons triste, mettant en scène des personnes brisées sont presque toujours les plus belles. Car c'est dans l'effet miroir du texte qu'on va chercher les émotions.



L'auditeur et l'interprète sont à l'unisson, peut-être plus que dans les chansons comiques, comme la Java des bombes atomiques de Boris Vian, toujours joué par le grand Serge sur ce live. Je me souviens avoir chanté un extrait de ce titre au collège, devant une classe médusée et une prof de Français qui ne comprenait pas la subtilité des paroles. Elle prenait au premier degré la composition d'une bombe dans la bouche d'un gamin de treize ans.

Et j'étais Boris Vian.



Bref, le mieux, c'est encore d'écouter et de voir ce petit bonhomme chanter, jouer, rire, pleurer, chuchoter, rugir, vivre les textes qu'il a empruntés à l'Histoire pour en faire ses histoires.


À bientôt, par ici, ou par là.



 
 
 

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